Comment pouvez-vous lire ces lignes sur votre écran ? Explications du fonctionnement d’Internet, une super-infrastructure technique.

Internet est un réseau qui relie des appareils dans le monde entier. On le représente souvent comme un nuage, mais derrière cette image, qui donne une impression (fausse) de légèreté et d’immatériel, se cachent des appareils bien physiques.

Pour communiquer, ces appareils (ordinateur, tablette, mobile) peuvent être reliés par un lien physique direct (câble Ethernet), par Wi-Fi ou Bluetooth. On relie chaque appareil à un routeur (une sorte d’ordinateur), qui s’assure que les messages transmis se rendent au bon appareil destinataire. En liant ces « devices » à des routeurs, puis les routeurs entre eux, on peut étendre le réseau indéfiniment. 

Mais il faut également utiliser le modem (un autre appareil) pour lier le réseau à l’infrastructure téléphonique. Le modem convertit l’information de notre réseau en information décodable par l’infrastructure téléphonique.

Ensuite, il faut relier le réseau à un Fournisseur d’accès à Internet (FAI). Le FAI est une entreprise qui s’occupe des routeurs. Ceux-ci sont liés entre eux et ont des droits d’accès aux routeurs d’autres fournisseurs. Cela permet d’atteindre le réseau cible. 

Mais…

Pour retrouver un ordinateur spécifique (et échanger avec lui des données), les ordinateurs possèdent des langages communs (les protocoles), et une adresse IP chacun (constituée d’une suite de chiffres, ou de lettres et de chiffres). Pour connaître la vôtre, vous pouvez vous rendre sur mon-ip.com, par exemple. À ce propos, chaque nom de domaine correspond également à une adresse IP. L’adresse IP de motiweb.fr est 164.132.235.17.

L’adresse IP est comme une adresse postale. Elle sert à localiser chaque ordinateur ou serveur et lui demander des choses, comme la recherche d’un site Internet. 

À ce propos, lorsque vous entrez un nom de domaine dans le champ spécifique de votre moteur de recherche, votre navigateur (Mozilla, Google Chrome, etc.) va « contacter » un annuaire de sites web nommé DNS (serveur de noms de domaines) pour obtenir l’adresse IP (l’adresse officielle) du site Web et trouver le serveur sur lequel il est hébergé. Votre navigateur va ensuite envoyer une requête HTTP à ce serveur pour lui demander une copie du site web demandé. Si le serveur accepte, il va y avoir un transfert de données (sous forme de morceaux de fichiers nommés « paquets »). Votre navigateur va ensuite réunir le tout et afficher le site devant vos yeux !

Seulement, tous ces outils et processus ont un impact sur l’environnement !

L’utilisation d’Internet est énergivore. Le réseau consommerait l’équivalent de l’énergie produite par 40 centrales nucléaires… tous les ans (d’autres chiffres parlent même de 100 centrales). En 2030, la consommation électrique du web atteindrait ainsi la consommation mondiale (totale, toutes utilisations confondues) de 2008, selon le professeur en ingénierie des télécommunications Gerhard Paul Fettweis.

Vous l’avez bien compris, Internet n’existerait pas sans les nombreux appareils électroniques précités. Problème : ceux-ci ont une empreinte écologique loin d’être négligeable. Voici quelques exemples bien concrets.

Selon Drezet (2006), la fabrication d’un ordinateur de bureau avec son écran nécessitait déjà au moins 18 tonnes de matériaux divers ! Parmi ces 18 tonnes, on comptait alors 22 kilos de produits chimiques, 240 kilos d’énergie fossile et 1500 litres d’eau.

La production d’un produit numérique nécessite effectivement l’emploi de nombreuses ressources :

• des matériaux rares et non renouvelables, à l’instar de l’or, du cuivre ou de l’argent, qui sont utilisés pour leur conductivité.
• des substances toxiques aussi nuisibles pour l’homme que pour l’environnement. Loin d’être exhaustifs, citons l’oxyde de baryum, l’antimoine, le béryllium, le mercure, le chlore, le plomb, le lithium, l’arsenic, etc.

La cécité vient aussi du fait que les utilisateurs occidentaux ne participent et ne vivent pas spécifiquement dans les zones d’extraction. Pour affuter votre regard et découvrir la première vie insoupçonnée de votre smartphone, vous pouvez visualiser cette vidéo.

Leur recyclage est un autre facteur de pollution, tout comme leur utilisation !

Pour résumer, Internet est composé de trois éléments principaux : 

– les réseaux : réseaux cuivre, fibres optiques, réseaux sans fil.

– les terminaux utilisateurs : ordinateurs, smartphones, tablettes, objets connectés, etc.

– les centres de stockage de données.

Zoomons justement ici sur les très énergivores data centers. Ces derniers stockent de grandes quantités de données dans des serveurs, dont celles des sites Internet. Ils impliquent :

• La fabrication des machines : extraction des métaux, acheminement, conception des équipements, transport, usage, enfouissement en fin de vie.
• Des infrastructures de refroidissement qui représentent souvent 50% de la consommation électrique des centres de données.
• Des serveurs inutiles, mais quand même alimentés. En 2015,  presque un tiers des serveurs des data centers nord-américains de l’étude de l’institut Uptime étaient comateux, mais toutefois alimentés en électricité.
• Des générateurs de secours utilisant du fioul.
• …

Mais le monde n’est pas noir OU blanc. Internet possède aussi de réels atouts pour rendre le monde plus vert. Pour preuve, vous lisez cet article 😉

D’un autre côté, le réseau numérique a aussi permis de prévoir les catastrophes naturelles, d’en minimiser le risque et de prendre de meilleures décisions.

Il a vu naître et croître de belles initiatives, à l’instar :

• Des plateformes de crowdfunding comme Blue Bees, Enerfip ou encore Lendosphère. 
• Des influenceurs vulgarisateurs : Professeur Feuillage ou bien Partager c’est sympa. 
• Des webzines d’informations éthiques et écologiques, à l’image de Mr. Mondialisation.
• Des réseaux associatifs comme Tela Botanica.
• Des applications comme WAG – We Act For Food ou bien YesWeGreen.
• D’innombrables startups engagées, telles EcoTree, Ecosia ou Ecovelo.

Internet, c’est aussi moins de papier, moins d’échanges postaux qui ont eux aussi un bilan carbone… 

Difficile d’être exhaustif sur tous les bienfaits environnementaux indirectement apportés par Internet. Voici quelques idées pour que vous aussi vous puissiez agir !

Voici quelques simples idées que vous pouvez, à titre individuel et professionnel, appliquer dès maintenant pour réduire votre empreinte carbone :

• Compressez les documents que vous envoyez. Cela réduit leur taille et demande moins d’énergie pour l’échange entre appareils, via Internet.
• Utilisez des moteurs de recherches à vocation durable comme Ecosia ou Lilo. 
• Passez par des services de messagerie verts comme Newmanity.
• Videz votre messagerie. Vos anciens courriels endormis mobilisent de l’énergie de la part des serveurs, uniquement pour leur stockage.
• Désabonnez-vous des newsletters que vous ne lisez pas. Professionnellement, pensez à segmenter au mieux votre base de données clients pour l’envoi de newsletters. En effet, les mails consomment de l’énergie et selon le livre Ecoconception web : les 115 bonnes pratiques, 90% des courriels sont des spams.
• Privilégiez les fonds noirs, notamment en utilisant un module de recherche Internet comme Blackle.
• Adoptez un smartphone modulaire et responsable comme le Fairphone. Une fois que votre smartphone actuel aura définitivement rendu l’âme, bien sûr, car l’idée n’est pas de surconsommer.

Pour découvrir d’autres bonnes idées et réduire votre empreinte écologique Internet, rendez-vous sur notre article dédié aux bonnes pratiques d’écoconception web ou contactez-nous par ici !