Comment écoconcevoir un projet éditorial ?

Après une lecture approfondie du guide de l’ADEME, nous avons souhaité condenser les informations essentielles du guide en une série d’articles consacrée au sujet de la communication responsable. Cela nous permet dans un premier temps de consolider nos connaissances, et de pouvoir transmettre les bonnes pratiques aux professionnels de la communication et du marketing.

Cette partie du guide (partie 2 du chapitre 2) traite de l’écoconception d’un projet éditorial et aborde tous les choix qui peuvent être fait dans la conception des documents pour minimiser les impacts écologiques, en réduisant les quantité de matière nécessaire, réduire les gaspillages et favoriser le recyclage. A chaque étape, les auteurs donnent de nombreux conseils à suivre pour une démarche d’écoconception pertinente.

Optimiser le format et les choix graphiques

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Si l’on devait résumer l’ensemble des conseils, l’on pourrait dire veiller à réduire la quantité de matière en choisissant des formats standards, un grammage adapté à l’usage du document, en évitant les aplats de couleur, …

Voici des extraits significatifs à ce sujet :

  • “Si vous choisissez un format standard du type A4 ou A5, vous réduirez les rognes dues à la coupe des massicots et par conséquent la consommation de papier. (p.104)”
  • “Vous pouvez également adapter le grammage en choisissant l’option juste et nécessaire, selon le type de document. Un grammage de 70 g ou 80 g est suffisant pour un courrier standard. À partir de 150 g, le papier devient rigide. Pour des flyers, on recommande 135 g (p.104)”
  • “Pour un support digital, en complément ou en remplacement du document imprimé, il est recommandé de réaliser un « format impression » : une feuille de style pour l’impression (CSS print), avec une mise en page spécifique pour limiter les consommations d’encre et de papier (fond blanc/limitation des aplats, mise en page optimisée, séparation des différentes parties afin d’éviter les impressions intégrales systématiques)… (p.104)”
  • “Une piste simple, par exemple, est de passer d’une marge de 2,5 à 1,5 cm. Vous réduirez votre consommation de papier d’une page toutes les six pages. (p.104)”

Fabrication : bien choisir l’imprimeur, le papier et les encres

Dans cette section, le chapitre va très loin dans l’explicitation des critères de choix de l’imprimeur en distinguant par exemple la certification de site ou de produit, y compris les obligations de l’imprimeur en matière de gestion des déchets. De même pour le papier et les encres, les critères de choix sont détaillés.

[…] vous trouverez des imprimeurs qui adoptent une démarche de management environnemental de leur site. Ces démarches (ISO 14001, EMAS) visent à améliorer de manière continue la performance environnementale de l’entreprise par la maîtrise des impacts sur son milieu. […] Notons la mise en place fin 2018 du label Print-Ethic par l’Union nationale des industries de l’impression et de la communication, élaboré avec l’AFNOR. Ce référentiel RSE, basé sur l’ISO 26000, repose sur 12 enjeux sectoriels. […] (p.105)

Diffusion : tirage, emballages, transport

Dans cette section, on aborde toutes les mesures de bon sens, pour faire des économies et réduire l’empreinte carbone à l’étape de diffusion. Cette fois encore, l’on va viser le juste volume de documents à tirer, éviter les suremballages et optimiser les transports

“La plupart des imprimeurs utilisent du papier écolabellisé (écolabel européen, FSC, PEFC, etc.) mais ils travaillent en priorité avec quelques références de papier. Pour obtenir du papier avec des caractéristiques écologiques, il peut être opportun de regrouper des commandes, d’échanger avec eux hors période de commande pour les informer de vos attentes et favoriser le référencement de ces papiers dans une logique de partenariat et d’amélioration continue.”

  • Choisir un papier labellisé et/ou recyclé

“La fabrication du papier (vierge ou recyclé) est à l’origine d’impacts environnementaux, notamment liés à la consommation d’énergie et d’eau et de rejets dans l’air et l’eau. 300 kilogrammes de bois permettent de produire 15 000 feuilles de papier, soit 30 ramettes d’un poids total de 75 kilogrammes (…)”

  • Choisir des encres moins impactantes (p.109)

“Choisissez des encres dites végétales, présentant une moindre toxicité et utilisant des ressources renouvelables, en substitution de ressources minérales  pétro – chimiques. (p.109)”

  • Optimiser l’impression au bureau (p.110)

“Comme pour une impression chez un imprimeur, assurez-vous que le papier utilisé dispose bien d’un label environnemental (écolabel européen, PEFC ou FSC) et sélectionnez le grammage juste et nécessaire. De manière générale, pour les cartouches laser ou jet d’encre, choisissez des cartouches remanufacturées et reprises par le fournisseur ou écolabellisées.”

Ajuster le tirage

Des extraits du guide sur cette partie :

“… une juste évaluation du tirage permettra d’éviter de produire des documents en surplus, de faire des économies et de limiter les impacts environnementaux associés à leur production et à leur élimination. […] limiter le nombre de retirages permettra des économies d’échelle (limiter le nombre de commandes, de livraisons, de calages machine… bref des coûts économiques et environnementaux). […]”

“Dans le cas d’un support digital, dont le format et les choix graphiques ont été optimisés en suivant les conseils plus haut, incitez à la lecture sur écran (pour les documents courts) et à l’impression recto-verso (pour les documents plus longs), avec une mention du type « N’imprimez ce document que si vous en avez réellement besoin et en recto-verso » (p.111)”

Les deux dernières sections sont “Optimiser les emballages” et “Optimiser les transports”.

Questions posée à Daniel Luciani, président ICOM 21, Groupe ERRA

“Les supports digitaux concurrencent fortement les documents imprimés. Toutefois, ces derniers n’ont pas disparu. Pour quelles raisons d’après vous ? […]”

“La fin des documents imprimés n’est pas encore annoncée et c’est tant mieux pour tout le monde, même pour la planète. […] La quête de l’instantanéité, un des atouts du digital, crée une surcharge informationnelle grandissante, la fameuse infobésité. […] le digital responsable devient un oxymore, tant l’impact environnemental est devenu grand. L’empreinte environnementale d’un internaute en moyenne et par an équivaut à 350 kWh d’énergie, 200 kg eqCO2 et 3 000 litres d’eau.”

“Réduction des aplats de couleur, suppression des couleurs métalliques et des vernis… Peut-on réduire l’empreinte environnementale d’un projet éditorial sans diminuer fortement son impact visuel sur les publics ? Autrement dit, une édition écoconçue peut-elle être aussi attractive et impactante qu’une édition conventionnelle ?”

“[…] Si le document répond à un vrai objectif, si les parties prenantes sont bien au cœur du processus de communication, si les messages sont positifs, sincères avec une vraie portée pédagogique, en clair, s’il est bien imaginé et bien créé, il va se suffire très largement à lui-même. Pour une collectivité collectrice de papier, le choix d’un papier 100 % recyclé et certifié s’avère pertinent, tant du point de vue réglementaire (obligation pour les collectivités d’utiliser depuis le 1er janvier 2017 au moins 25 % de papier recyclé – article 79 de la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte) qu’en termes d’image et de cohérence avec les enjeux environnementaux.”

Évaluer et valoriser la démarche

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Cette section identifie les objectifs de l’évaluation et ce qui peut être mesuré. Elle présente notamment un outil qui permet de visualiser les impacts environnementaux et calculer le montant de l’écocontribution : Paper Metrics®, développé par Citeo.

Elle indique également les informations qu’il est bon de communiquer pour valoriser la démarche : papiers, encres, certifications. Et là, on insiste sur la sensibilisation à l’impression recto-verso, conseil qui revient régulièrement dans le chapitre.

Voici un extrait significatif du guide :

“Il n’existe pas de déclaration environnementale universelle mais uniquement des déclarations « sur mesure », conformes à la réalité de chaque projet. Vous pouvez donc :

  • mentionner le papier, les encres, la certification de l’imprimeur, les logos des écolabels des matériaux utilisés. 
  • donner des informations claires, compréhensibles et précises, correspondant à un véritable avantage écologique
  • ne pas utiliser de termes vagues ou inappropriés (comme « papier écologique », d’autant que tous les produits à base de papier sont recyclables“

Conclusion

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Si cet article vous a plu, n’hésitez pas à consulter les autres articles de la série dédiée au guide de la communication responsable de l’ADEME. Chaque article peut se lire indépendamment des autres, et vous trouverez les liens des articles ci-dessous. Bonne lecture !

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