Vraiment, pour répondre à cela, je dirais que c’est beaucoup de joie de voir qu’il y a beaucoup de gens qui sont prêts à investir pour la planète, de manière sincère.

Cela nous touche. On ne se sent pas vraiment à la tête d’un mouvement, car pour l’instant, on a pas commencé. Il faut qu’on tabasse les gaz à effet de serre, c’est notre mission !

On veut éviter des tonnes et des tonnes d’émissions de gaz à effet de serre, et on a pas de fierté, parce que le plus dur reste à faire !

Pour l’instant, on doit rester humbles et avoir la tête sur les épaules, parce que cela nous aidera à faire notre boulot.

Donc je dirais que cela ne nous fait pas grand-chose. On est également pas mal sollicités sur plein de sujets, ce qui rend difficile l’exécution de notre mission.

On essaie surtout de nous concentrer car c’est une mission hyper difficile, et on n’est pas sortis de l’auberge ! On sait ce que c’est de lancer une entreprise. Le buzz du début, c’est la partie amusante, mais ce n’est pas le fond du sujet.

Oui, on aimerait même que cela aille plus vite !

C’est un beau succès, c’est cool, et il y a plein de choses à faire encore.

Mais honnêtement, sur le calendrier, on est sur ce qu’on avait prévu.

Nos objectifs sont de lever 10 millions d’€ la 2ème année et 50 millions d’€ l’année suivante, donc on va faire de notre mieux pour les atteindre, on verra bien.

Pour rendre à César ce qui est à César, c’est Nicolas et Mehdi qui ont commencé à imaginer cette idée d’entreprise qui crée des entreprises, il y a 12 ans.

On s’est tous rejoints autour de cette idée, car on portait des projets qui étaient proches de cela.

Par exemple, de mon côté, je portais un projet qui s’appelait Optimist, un startup studio qui créait des boîtes à la fois rentables et durables, et qui utilisait le profit pour pouvoir créer de nouvelles boîtes.

Ils avaient la même idée avec Time for the Planet, mais en plus ils avaient l’open source et plein d’autres choses.

Et tous ensemble, on a créé le modèle actuel de Time, au fur et à mesure des retours, et la genèse, c’était vraiment de se poser la question suivante : comment est-ce qu’on enlève la case cupidité du cerveau humain, car à chaque fois qu’il y a la possibilité de gagner l’argent, même si c’est presque rien, on arbitre mal et on ne fait jamais les choix qui sont les bons pour la planète…

Donc, comment on crée un modèle qui fonctionne sans cela et comment on pousse ce modèle loin ? Comment est-ce qu’on adapte l’entreprise aux enjeux du 21ème siècle, et pas ceux du siècle d’avant ? Ce sont ces questions qui nous animent, car là, nous n’avons plus le choix, il faut bouger très, très vite.

Tout s’est donc co-construit en équipe, c’est aussi la force de Time, on mise à fond sur le collectif.

Non, ce n’est pas l’euphorie, on est hyper concentrés et on se voit très peu.

On fait peu de réunions et ce n’est pas parce qu’on ne veut pas, mais car on est très concentrés.

La route est longue, et on garde la tête froide car on sait qu’il y a des moments où on sera moins bons et qu’on va décevoir tous ces gens qui s’attendent à ce que tout reste tout le temps magnifique.

Donc on reste très concentrés, et on va délivrer et agir et on ne cherche pas à convaincre.

Donc c’est vraiment ça l’ambiance : très focus et concentrés.

Cela prouve qu’il y a des gens qui veulent agir et qui ne savent pas comment le faire.

Ils ont besoin de solutions, d’avoir des outils pour avoir un impact et c’est la thèse de Time for the Planet.

Cela prouve aussi que cela devient un sujet préoccupant pour la plupart d’entre nous et tant mieux, mais c’est encore loin d’être suffisamment le cas.

Pas forcément ceux qu’on imagine, parfois c’est du low-tech, voire du no-tech.

C’est juste des moyens de faire changer les comportements. Le mieux pour moi, c’est les innovations qui permettent d’être plus sobres.

Moi, j’aimerais qu’on arrive sur des innovations qui permettent aux comportements d’évoluer, pour rendre les gens plus sobres, c’est LA solution pour moi.

Et je pense que c’est vraiment possible. Mais on verra aussi au fur et à mesure des projets qu’on lancera ce que cela donnera !

Le premier, c’est le fait que les gens de manière générale, moi y compris, n’ont pas un cerveau dimensionné pour un problème de cette échelle, donc c’est abstrait, impalpable. 

Si on prend l’exemple du covid : tu vois des gens mourir partout, tu comprends tout de suite qu’il faut réagir et bouger maintenant.

Sur notre thématique, c’est un truc qu’on ne voit pas trop, et on s’habitue en plus à la catastrophe, à ce qu’il fasse chaud, etc. 

Deuxième point, on ne le voit pas comme une opportunité. On a vraiment besoin de le voir comme quelque chose de fun, d’excitant, qui nous permette de faire des choses.

Comme quelque chose qui justement nous permette de transformer notre monde, de changer un système qui ne nous convient plus, pour une immense majorité des gens.

Et en fait, ce n’est pas le cas, on le voit comme un gros souci, on a envie de mettre la tête sous le tapis et surtout ne pas regarder les choses en face. C’est sûr que cela ne va pas nous amener à l’action.

Enfin, on a pas envie d’entendre cette réalité-là. Le déni est vraiment facile à activer dans un cerveau humain. On est en pleine crise de déni permanent.

Tu fais plein d’éloges sur Time, c’est super cool mais il y a plein de choses qu’on a pas réussies !

Par exemple, la traction est moins bonne en ce moment. Elle va remonter car on prépare des opérations de communication et car on s’est concentrés sur l’innovation, mais on peut pas toujours être hyper forts, et il faut l’accepter, cela fait partie de la vie de l’entreprise.

La réalisation la plus significative, c’est d’avoir fait en sorte que les gens réalisent qu’ils donnent de l’argent, sans retour sur investissement et en plus ils sont ambassadeurs du projet.

Il y a un tel niveau d’urgence qu’il faut y aller. Et c’est la chose que je vois en priorité, on a réussi à rassembler des gens de plein d’horizons. Cela va des pro-nucléaires jusqu’aux anti-nucléaires, des gens de la CGT jusqu’au Medef, et qu’ils soient associés ensemble, autour d’un même projet, cela nous fait vraiment plaisir !

Ce ne sont pas des grosses critiques, mais il y a des gens qui suspectent Time for the Planet d’être une pyramide de Ponzi, ou un truc pour arnaquer les gens…

Et on a pas mal de gens qui ne savent pas trop quoi penser, qui regardent ce truc et qui attendent de voir, parce que cela suscite de l’espoir, et l’espoir peut rendre méfiant.

Cela peut rendre méfiant, car on a souvent eu des espoirs déçus.

Cela reste la chose la plus importante.

Je n’y réponds pas : on agit, on avance, avec ceux qui y croient, avec toutes les actions et les documents qu’on met à disposition.

En fait, les gens qui nous suspectent, cela ne pose aucun problème, ce n’est pas grave : ils viendront quand ils verront qu’on ne cherche pas à les convaincre, on est dans l’action.

J’ai déjà la chance d’avoir une barbe assez longue pour ne pas risquer de me couper quand je me rase 🙂

Et je ne rêve finalement pas beaucoup, je suis plutôt dans l’action en fait.

Je pense plutôt essayer de vivre au présent, de vivre les choses maintenant, de m’émerveiller, d’apprécier une journée, un instant. De me rendre compte que cette journée a de la valeur car elle n’aura lieu qu’une seule fois.

Et les gens autour de moi, ça compte aussi. Voilà, souvent je me fais ces petits feedbacks là !

Merci à nouveau pour ta participation Arthur et tout le meilleur pour l’aventure Time for the Planet !!